Depuis des années, plusieurs activistes ont lancé des alertes concernant le danger que représente la pollution aux particules fines. Cette forme de pollution est issue des moteurs diesel, qui sont encore en surnombre dans le parc automobile européen. Nocif pour l’homme, les particules fines sont la cause de troubles respiratoire et du système vasculaire. Récemment, des chercheurs ont pu établir que les particules fines aspirés sont capables de passer la barrière placentaire pour atteindre le sang du fœtus. En effet, plus ces particules sont fines, plus elles vont loin. Cette découverte alarmante a été observée sur des sujets d’expériences de type animal.
La pollution particulaire et ses effets sur la santé
Ce sont surtout les véhicules roulant au diesel qui émettent un taux fortement élevé de particules fines et d’oxydes d’azote. Comparés aux véhicules à essence, les moteurs diesel éjectent 100 fois plus de particules fines. De plus, les additifs ajoutés au gazole afin de le rendre plus performant augmentent de ces particules. Ces dernières sont essentiellement composées de sulfates et de carbones.
Les effets les plus fréquents sont surtout localisés dans l’appareil pulmonaire. En effet, ces particules sont déposées dans plusieurs zones du poumon, provoquant des troubles respiratoires. Une exposition constante à ces particules fines augmente la fréquence des crises d’asthme et l’exacerbation de divers types d’allergies. De plus, des études épidémiologiques attestent un risque élevé de cancers pulmonaires pour les personnes sujettes à des expositions journalières à ces polluants atmosphériques. A part les effets sur le système respiratoire, d’autres études ont démontré quelques effets néfastes sur l’appareil reproducteur, la peau, ainsi que le système cardio-vasculaire.
Les particules fines affectent le fœtus
Les particules et les nanoparticules peuvent circuler dans des zones profondes de l’organisme. En effet, ces nanoparticules s’infiltrent partout dès leur inhalation. Chez la femme enceinte, une exposition constante à ces polluants est susceptible de provoquer des troubles du métabolisme chez le fœtus de deuxième génération, ainsi que des naissances de petite taille.
En effet, des études épidémiologiques récentes ont établi que l’inhalation des nanoparticules présentes dans l’atmosphère est la cause des naissances de bébé de petits poids. Ces nanoparticules sont tellement fines qu’elles peuvent pénétrer la barrière placentaire, jusqu’à atteindre la circulation du fœtus.
Des lapines en état de gestation ont été soumises à une exposition de gaz d’échappement de moteur diesel filtrés, afin de vérifier ces hypothèses. On a choisi des lapines au lieu de souris, car leur placenta est plus proche de celui des femmes. Pour que ces animaux soient dans les mêmes conditions que nous, les chercheurs se sont assurés que les gaz soient inhalés par le nez. Selon
Pascale Chavatte Palmer, les résultats sont formels : « Nous en avons retrouvées bien sûr dans le poumon des lapines, mais aussi dans leurs globules rouges et dans leur placenta. Les particules se collent sur les microvillosités placentaires et elles s’accumulent. Elles traversent et passent dans le sang fœtal ». A la deuxième génération, des troubles de croissance ont été constaté chez le fœtus. Cela est dû à une diminution de l’apport sanguin au placenta, ce qui entraine une réduction des nutriments au fœtus.